Loïck Berrou, président de l’association des Anciens élèves du CFJ, évoque les origines de La Chance aux concours et les liens qui unissent l’association aux Anciens du CFJ.

Comment l’association des Anciens du CFJ en est-elle venue à soutenir le lancement de La Chance aux Concours ?

En 2007, trois jeunes anciens issus de la promo sortante, Baya Bellanger, Djebrine Belleili, Selim El Medeb et Olivier le Hellard, ont été élus au Comité des Anciens. En fait ils faisaient de l’« entrisme » dans un seul but : porter un projet. Mais cela tombait bien parce qu’il nous a tout de suite enthousiasmé. Ce projet, c’était La Chance aux Concours, je crois que c’est moi qui en ai trouvé le titre. Je venais de prendre mes fonctions de président, et on pensait tous que ça pouvait apporter un nouveau souffle à une association qui ronronnait un peu. Nous avons chacun mobilisé nos proches pour créer un réseau de bénévoles. Pour ma part, j’ai cherché des parrains parmi les gens qui avaient une certaine notoriété et des revenus suffisants pour aider La Chance aux concours à mettre en place des cours d’anglais.

Aviez-vous des réticences face à ce projet ?

La seule réserve que j’ai exprimée, c’est que je craignais que cela introduise une nouvelle forme de discrimination envers les provinciaux, qui ne pourraient pas bénéficier des cours, et les étudiants issus des facultés parisiennes. Elle a été vite dissipée. Et encore plus quand La Chance aux concours a mis en place une antenne à La Réunion et a exprimé le souhait d’encourager le développement d’initiatives similaires en province.

Avez-vous rencontré des difficultés particulières pour lancer ce projet ?

Non, Baya, Djebrine et Selim, avec très vite le concours de Renaud Honoré et de David Allais, ont porté ce projet par leur enthousiasme, et une énorme capacité de travail, parce qu’aucun d’entre nous n’était conscient du travail que cela représentait ! Nous avons obtenu sans aucune difficulté l’accord du CFJ pour nous prêter des salles le samedi, malgré les contraintes de sécurité.
La première année, c’étaient les bénévoles qui donnaient les cours d’anglais. Mais par rapport au niveau de technicité des concours, nous avons perçu nos limites, donc nous avons fait appel à Shelley Marcout, qui est elle-même la fille d’un Ancien du CFJ. Ce sont les contributions des parrains qui ont permis de la rémunérer. Petit à petit, par le bouche-à-oreille, le réseau des bénévoles s’est étoffé au-delà du cercle des Anciens. Au début, il y avait plus de bonnes volontés que de besoins, et aujourd’hui, La Chance aux concours parvient à l’équilibre même si c’est parfois un peu tendu pour les bénévoles impliqués.

Depuis avril 2010, La Chance aux Concours est devenu une association à part entière. Quels liens les deux associations entretiennent-elles ?

Même si La Chance aux concours a pris son envol pour des besoins propres, la relation entre elle et l’Association des Anciens du CFJ reste organique. Il lui fallait trouver des revenus pour se financer. L’association des Anciens ne pouvait pas devenir d’intérêt public, mais La Chance aux concours en avait besoin pour faire appel à des fondations. Elle a son propre réseau de membres et de financements, elle a créé un poste à temps partiel pour coordonner et soutenir l’action des bénévoles. Aujourd’hui, nous sommes représentés au conseil d’administration de La Chance aux concours et nous gardons des relations ténues. Lors de la fête annuelle des Anciens, nous accueillons les promotions de La Chance aux concours au même titre que celles du CFJ pour associer les étudiants à la grande famille des Anciens. Et tous les ans, il y a un comité de parrainage d’une quinzaine de professionnels, tous Anciens du CFJ, qui apportent leur soutien et leur image à l’initiative.

Propos recueillis par Julien Massillon