Intervenante en anglais depuis huit ans à La Chance aux concours, Shelley Marcout épaule les étudiants qui souhaitent se réconcilier avec la langue de Shakespeare.

Ce que les élèves retiennent de Shelley Marcout, c’est son addiction à la cigarette électronique, au Coca Light et aux fils d’actualité de la BBC. “Ce que j’ai préféré dans ses cours ? Je crois que c’est le fait que c’était toujours détendu… quand il n’y avait pas d’épreuve blanche bien sûr !”, se rappelle Maxime. Cela fait 8 ans que Shelley donne des cours d’anglais aux étudiants parisiens de La Chance aux concours. Huit ans au cours desquels elle a croisé des dizaines et des dizaines d’aspirants journalistes. “Je trouvais l’idée de la Cac géniale, explique-t-elle. Je faisais déjà de la formation à l’époque, et l’idée de travailler avec des étudiants boursiers sur de l’actu me plaisait bien”. Si Shelley avoue avoir été intimidée au début par l’aspect “journalistique” du travail, elle a su, au fil des années, se rendre indispensable.

Entre les moments de détente et de discussion, les étudiants de la promo actuelle affirment qu’ils ont tous travaillé dur avec leur nouvelle professeur d’anglais. Grâce à elle, Dounia dit pouvoir plus “se concentrer sur sa prononciation”. Surtout, elle “panique moins lorsqu’elle s’exprime en anglais”.

Au programme des cours, de la grammaire, des conjugaisons et des exercices blancs semblables aux examens du Celsa. Parfois aussi, les étudiants ont pu aussi organiser des débats en anglais, sur l’actualité ou des sujets de société, des évènements de la Saint Sylvestre à Cologne aux attentats en Turquie, en passant par les sorties cinéma de la semaine.

Un attachement sentimental pour la CAC
Autre partie importante des concours à préparer : celle des oraux. “Je me suis adaptée aux besoins des élèves en fonction des concours, qui ont parfois changé ces dernières années”, explique Shelley. Pour travailler tout cela, Shelley reconnaît avoir « dû se mettre un coup de pied aux fesses” afin de mieux suivre l’actualité. Au total, elle consacre une quinzaine d’heures par semaine aux étudiants, entre les cours, leur préparation et leur correction. Un travail lié aux concours mais aussi au futur des jeunes journalistes, qui réfléchissent aux réalités parfois difficiles du métier. “Dès le début de l’année, je lance les élèves sur des recherches à propos de journalistes internationaux qui ont été emprisonnés ou tués à l’étranger, pour qu’ils commencent déjà à nourrir une réflexion sur le sujet”, ajoute Shelley.
Au-delà des cours, ce qui compte avant tout pour Shelley, c’est la création d’un lien avec ses élèves. “Même après la Cac, je suis contente de revoir mes élèves et de les croiser dans les couloirs du CFJ, par exemple. Je m’investis beaucoup pour eux.” Même si cette année, Shelley attend un évènement encore plus important : un bébé. “J’ai longtemps cru que je pourrais aller à la clinique et puis revenir, mais je crois que ça va être plus compliqué !” , plaisante-t-elle. “La Cac, c’est important pour moi. Je pourrais faire autre chose mais c’est quelque chose d’important, au niveau humain et sentimental.” Pas de doute, Shelley continuera l’aventure. Et reprendra encore quelques gorgées de Coca Light.